Le blanchiment d’un corail est l’un des phénomènes les plus redoutés par les récifalistes. Ce stress majeur entraîne l’expulsion des zooxanthelles, microalgues symbiotiques responsables de la coloration et de la nutrition des coraux. Sans elles, le corail devient blanc et vulnérable.
Pourtant, un corail blanchi n’est pas toujours condamné. Avec un protocole adapté, il est possible de favoriser sa récupération et de stimuler le retour des zooxanthelles. Dans cet article, nous proposons un plan d’action concret sur 14 jours, basé sur quatre leviers : la gestion de la lumière, l’ajustement du flux, l’apport de phytoplancton et l’utilisation d’acides aminés.
Comprendre le blanchiment des coraux
Causes principales du blanchiment
- Excès de lumière ou photopériode trop longue.
- Température de l’eau trop élevée.
- Déséquilibre des nutriments (NO₃ et PO₄ trop bas ou trop hauts).
- Stress mécanique (transport, changement brutal de paramètres).
- Carences alimentaires.
Conséquences pour l’organisme
Le corail affaibli perd une part importante de sa source d’énergie et devient plus sensible aux infections. La clé est donc de rétablir un environnement stable et de lui fournir des ressources alternatives pour soutenir son métabolisme.
Photo : euphyllia paraancora avec blanchissement
Protocole 14 jours pour aider un corail à récupérer
Ajuster la lumière
- Réduire l’intensité lumineuse de 20 à 30 % pour limiter le stress photosynthétique.
- Raccourcir la photopériode à 6-7 heures par jour pendant la première semaine.
- Revenir progressivement à la normale après 14 jours si le corail montre des signes de recolonisation.
Optimiser le flux
- Privilégier un flux modéré et indirect pour améliorer l’oxygénation sans agresser les tissus fragilisés.
- Éviter les zones de stagnation qui peuvent favoriser la prolifération bactérienne.
- Vérifier régulièrement que le flux reste adapté à l’espèce (SPS, LPS ou mous).
Apporter du phytoplancton
- Distribuer du phytoplancton vivant le soir, moment où les polypes s’ouvrent davantage.
- Posologie : 5 à 10 ml pour 100 litres, à adapter selon la densité du bac.
- Utiliser un mélange de souches variées (Nannochloropsis, Tetraselmis, Synechococcus) pour diversifier les apports.
- Couper l’écumeur quelques heures après l’ajout afin de maximiser l’assimilation.
Compléter avec des acides aminés (AA)
- Les acides aminés favorisent la reconstruction des tissus et soutiennent le métabolisme énergétique.
- Commencer avec des doses réduites (50 % de la dose recommandée) pour éviter un excès de nutriments.
- Augmenter progressivement sur la deuxième semaine si aucune dérive de paramètres n’est constatée.
Exemple de protocole jour par jour
Jour | Lumière | Flux | Apports nutritifs |
---|---|---|---|
1 à 3 | Intensité réduite de 30 %, 6 h par jour | Flux modéré et stable | Phytoplancton vivant le soir (faible dose) |
4 à 7 | Intensité réduite de 25 %, 6 h 30 par jour | Flux indirect renforcé légèrement | Phytoplancton + début acides aminés (demi-dose) |
8 à 10 | Intensité réduite de 20 %, 7 h par jour | Flux adapté selon ouverture des polypes | Phytoplancton quotidien + acides aminés dose modérée |
11 à 14 | Retour progressif à 100 % de la lumière (8 h par jour) | Flux normal, contrôlé | Phytoplancton + acides aminés dose complète |
Suivi et signes de récupération
Indicateurs positifs
- Ouverture progressive des polypes.
- Reprise de coloration au niveau des tissus.
- Comportement alimentaire actif (réponse aux apports nutritifs).
Points de vigilance
- Éviter tout changement brutal de paramètres.
- Surveiller de près les nitrates et phosphates.
- Ne pas suralimenter pour limiter les risques d’algues indésirables.
L’expertise Recifaliste
Recifaliste accompagne les passionnés dans la gestion des situations critiques comme le blanchiment.
- Des produits de phytoplancton vivant adaptés pour soutenir la nutrition des coraux.
- Des souches variées et fraîches pour diversifier l’apport énergétique.
- Des conseils pratiques pour les récifalistes débutants et confirmés.
En s’appuyant sur l’expérience et la rigueur de Recifaliste, chaque aquariophile dispose des ressources nécessaires pour réagir rapidement et offrir à ses coraux les meilleures chances de récupération.
Conclusion
Le blanchiment d’un corail est une épreuve, mais ce n’est pas une fatalité. En combinant une gestion adaptée de la lumière, un flux optimisé, un apport régulier en phytoplancton vivant et un soutien en acides aminés, il est possible de favoriser la recolonisation par les zooxanthelles et de redonner de la vitalité aux coraux.
Le protocole présenté sur 14 jours constitue une base solide pour accompagner la récupération. Avec patience, observation et les bons apports, un corail blanchi peut retrouver couleur, énergie et résilience.